vendredi 30 mars 2012

LE PRECEPTEUR
de Jacob Lenz

Adaptation Le T.O.C. / Mise en scène Mirabelle Rousseau / Dramaturgie Muriel Malguy / Régie générale Esther Silber / Régie plateau  Camille Jamin / Scénographie Clémence Kazémi et Jean-Baptiste Bellon / Son Didier Léglise et Thomas Sillard  [Camille Gillet] / Costumes Marine Provent / Lumières Laïs Foulc et Manon Lauriol / Stagiaire mise en scène Pauline Peyrade

Avec Marc Berman, Nicolas Cartier, Frédéric Fachéna, Estelle Lesage, Jonas Marmy, Emilie Paillard, Etienne Parc, Christine Pignet ou Valérie Blanchon, Richard Sammut, Grégoire Tachnakian

                                                                                                                                                                          ©  Muriel Malguy

Le Précepteur est l’histoire d’un jeune homme qui commet sur lui-même une mutilation terrible et -pour nous-métaphorique : il se castre. Lenz nous montre l’effort des jeunes générations à advenir, les empêchements qu’elles rencontrent et comment elles acceptent de renoncer à leurs ambitions et à leurs désirs. La pièce est chaotique mais chargée d’une force et d’une énergie éperdue, propice donc à la démarche théâtrale collective du T.O.C. (le Théâtre Obsessionnel Compulsif) que nous souhaitons à travers ce spectacle : nerveuse, impatiente et combative.

Production Compagnie T.O.C., Théâtre des Quartiers d’Ivry, Collectif 12 - Mantes-la-Jolie, Scène Nationale de Saint Quentin en Yvelines, Université Paris Ouest Nanterre. Aide à la Production de la DRAC Ile de France, aide à la Création d'ARCADI, Charte de Diffusion Inter-Régionale de l'ONDA, aide à la diffusion d'ARCADI. Avec le soutien de la SDAT Ile de France, la participation artistique du Jeune Théâtre National et l'aide à l'insertion de l'ENSATT. 


Représentations au Théâtre des Quartiers d'Ivry (mars 2011), Scène Nationale de Saint Quentin en Yvelines (novembre 2011), Collectif 12 (décembre 2011), Théâtre de Vanves (décembre 2011), Théâtre Antoine Vitez Aix en Provence (avril 2012), Espaces Pluriels de Pau (février 2013), L'ESPAL-Le Mans (novembre 2013).
L'AUTO-T.O.C.
un colloque du T.O.C. sur le T.O.C., une création collective et auto-parodique.

Les acteurs : Nicolas Cartier, Matthias Girbig, Estelle Lesage, Emilie Paillard, Etienne Parc, Grégoire Tachnakian / La dramaturge Muriel Malguy / La metteur en scène Mirabelle Rousseau / La régisseuse Esther Silber / L'éclairagiste Laïs Foulc

Article de Laura Plas dans Les trois coups 
Article de Caroline Châtelet dans La revue Agon
L'Auto-T.O.C. dans sa version initiale est en ligne sur Vimeo



L'auto-T.O.C., c'est un colloque de la compagnie T.O.C.; une occasion de présenter notre travail et de nous expliquer définitivement sur les enjeux artistiques de notre recherche théâtrale. Performance collective et auto-fictionnelle, nous voulons rire de nous et rendre sensible ce qui fait l'essentiel de notre démarche : un mélange de rigueur et de bordel, d'exigence et de négligence, une lutte contre le réel. Théorie et pratique se contredisent. Le T.O.C. en vingt minutes, pour le meilleur et pour le pire.

"Après la sonnerie des trompettes – signalant traditionnellement le début des spectacles du Festival d'Avignon In –, la dramaturge Muriel Malguy et Mirabelle Rousseau présentent la compagnie. Tandis que l'une s'explique avec franchise, l'autre offre le versant convenu et institutionnel de leur histoire : aux « galères en squatt » répond « les lieux émergents et transversaux ». Le duo est bientôt rejoint par toute l'équipe du T.O.C., au grand dam de la comédienne et responsable des finances Estelle Lesage. Et le coût imprévu – exponentiel ? – de leur venue à Avignon se mêle petit-à-petit à la tentative d'exposition des créations et des positions défendues par le collectif. Forme performative, L'Auto-T.O.C. révèle dans une succession d'anecdotes potaches et de prises de paroles inopinées les caractères de ce collectif et des individualités qui le composent. Et entre les tentatives de structuration a posteriori de son histoire, la forte autodérision et les multiples digressions, des problématiques bien réelles apparaissent : le fait de jouer gratis pour espérer pouvoir jouer payé ; les logiques de coproduction et de diffusion à l'œuvre dans les circuits du théâtre public ; les pressions que ces logiques exercent sur les artistes ; l'attente de discours spécifiques de la part des institutions" 
Caroline Châtelet, Les deux faces du T.O.C. 

"Donnez leur un texte ! Successions de séquences inaudibles, alternant entre le genre potache et le colloque de seconde zone, l’Auto-T.O.C. s’enferre dans une démarche nihiliste dont la compagnie ne pourra pas sortir indemne. Faire part de décès ? Spectacle suicide ? Une technicienne de la compagnie souhaitant rester anonyme nous confiait récemment que « la compagnie va péter, c’est sûr, ils ne peuvent plus se saquer ». Un comédien souhaitant également rester anonyme ajoutait : « moi dès que j’ai assez de contrats chez Canal, je me barre. » Dans ce fatras post-moderne, la distribution, inégale, nous séduit malgré tout par la finesse et la drôlerie de Nicolas Chartier et Matthias Tirbig ; Grégoire Kachnatian nous émeut par ses folles facéties. On se souviendra moins d’Estelle Lasage et d’Emilie Paillarde. Quand à Mirabelle Trousseau et Muriel Mlaguy, visiblement non comédiennes, elles rivalisent de coquetterie et de complaisance. Le TOC, après avoir stagné 5 ans dans le statut amateur puis 10 ans dans la case émergence, est aujourd’hui identifié comme étant l’un des plus importants collectifs théâtraux contemporain. Après un four pareil, il y a fort à penser que la compagnie devra passer par un anonymat temporaire avant de représenter ses spectacles de manière publique."  
Germaine Roular, pour France Provence (pastiche) 



©  Louis Podevin

Production : Le T.O.C. / Avec le soutien d’Arcadi, du Collectif 12 (Mantes-la-Jolie), du TGP-CDN de Saint-Denis, de Lilas en scène, du Festival 360, du Théâtre Romain Rolland (Villejuif), de la Manufacture (Avignon). Représentations au Festival 360, Lilas en scène (mai 2010), La Manufacture, Festival Off d'Avignon (juillet 2011), Théâtre Gérard Philippe de Saint Denis (octobre 2011), La Manufacture, Festival Off d'Avignon (juillet 2012), Festival Théâtre en mai, Dijon (mai 2013)
SI CE MONDE VOUS DEPLAIT
d'après Philip K. Dick

Avec Thierry Raynaud / Mise en scène Mirabelle Rousseau / Dramaturgie Muriel Malguy / Scénographie Jean Baptiste Bellon / Son Jacob Stambach / Régie son Frédéric Reinhardt / Lumières Manon Lauriol / Régie générale et machinerie Esther Silber / Costumes Axelle Von Dorpp



                                                                                                                                                                                                © Louis Podevin



Aucun de ceux d’entre nous qui sont sains d’esprit ne croit réellement, ne serait-ce qu’un instant, que de tel univers parallèles existent. Mais supposons, juste pour le plaisir, qu’ils existent en effet. Dans ce cas, comment sont-ils reliés les uns aux autres, s’ils sont effectivement reliés d’une manière quelconque ? (…) Par exemple (et la question me paraît cruciale), sont-ils complètement séparés les uns des autres, ou bien se chevauchent-ils ? Parce que si ils se chevauchent, il devient possible de répondre à des questions telles que : « ou se trouvent ils ? » et « comment passer de l’un à l’autre ? ». Tout ce que j’avance c’est que si de tels mondes existent effectivement, et se chevauchent effectivement, alors, littéralement et concrètement, il est possible qu’à n’importe quel moment donné nous habitions dans plusieurs d’entre eux à la fois, à des degrés divers. Philip K. Dick, Si ce monde vous déplaît.

Dans cette conférence de 1977, Philip K. Dick témoigne d'une expérience vécue et fondatrice, à posteriori, de son oeuvre littéraire : sa prise de conscience de l'existence de mondes parallèles. Le texte développe plusieurs thèses tour à tour fantaisistes, mystiques et paranoïaques. La démonstration met en cause la certitude d'un temps présent unique et réellement vécu. Sur le plan scénographique, il s’agit de déplacer le dispositif conférencier dans un espace inapproprié afin de donner la sensation au spectateur de se trouver dans un ailleurs spatio-temporel, une « couche de temps non actualisée » dirait K. Dick.




©  Louis Podevin

Production : Le T.O.C., Collectif 12 de Mantes la jolie, avec le soutien artistique du Jeune Théâtre National et de l’EPAMSA. Représentations : Festival Jeunes zé jolie (octobre 2009), bâtiment B de l'Université Paris Ouest Nanterre (octobre 2010), La Manufacture, Avignon OFF (juillet 2012), Théâtre de Vanves (mars 2013).

TURANDOT
de Bertolt Brecht

Texte français Armand Jacob / Mise en scène Mirabelle Rousseau / Dramaturgie Muriel Malguy / Lumière Laïs Foulc / Scénographie et costumes Clémence Kazémi / Son Didier Léglise et Sylvie Gasteau / Régie son Didier Léglise / Régie générale Esther Silber / Avec Nicolas Cartier, Matthias Girbig, Estelle Lesage, Emilie Paillard, Etienne Parc, Muriel Malguy, Mirabelle Rousseau, Grégoire Tachnakian 

Ce spectacle a été présenté au Théâtre A. Vitez d'Aix en Provence (2007), au Collectif 12 de Mantes la jolie, à la Maison Heinrich Heine à Paris, au Théâtre des Quartiers d'Ivry, au Figuier Blanc à Argenteuil, à l'Université Paris Ouest Nanterre, au Festival d'Avignon Off (entre 2007 et 2012) et récemment au Festival Dijon en mai (mai 2013)

Turandot est la dernière pièce de Bertolt Brecht, restée en partie inachevée : elle traite de marchandisation de la pensée et de la vente des opinions. Dans Turandot, l’empereur convoque les Tuis lors d’un grand congrès afin qu’ils expliquent et justifient au peuple une brusque dévaluation du coton - dans une improbable Chine de comédie. Les "Tuis", ce sont les Tellect- Uel-In, les In-Tellect-Uels, les blanchisseurs d’opinions à la solde du pouvoir. Brecht s’interroge sur le phénomène de langue de bois et sur l’inefficacité de lala pensée intellectuelle  dans une société capitaliste décomplexée. Le texte, dans son inachèvement, rend compte et témoigne d’un chaos théorique total. Comment hériter de cette interrogation et comment faire usage de cette forme théâtrale aujourd’hui ? La représentation se constitue comme une expérience dramaturgique collective, un "théâtre-brouillon" dans lequel on joue vite, on s’interrompt, on biffe, on commente, on change d’avis… on reprend !



Turandot, extrait  

HI WEI : Majesté, Messieurs ! Cela me fait chaud au cœur de vous présenter, comme premier orateur, le recteur de l’université impériale, profondément aimé de toute notre confrérie, monsieur Ki Leh.  
KI LEH : Auguste famille impériale, illustre congrès ! Le coton, lana arboris, est produit par les bombacées, c’est à dire, les cotonniers, végétaux aux feuilles digitiformes, portant des fleurs sur leurs tronc et leurs branches. Il se présente sous la forme d’une masse duveteuse et floconneuse, que l’on file pour en tisser des textiles vestimentaires, essentiellement destinés aux couches les plus pauvres de la population. Vénérable assemblée, la disparition sur nos marchés de cette masse, de cette lana arboris, et par conséquent des tissus de coton, nous a réunis en cette salle. Bon ! prenons d’abord le peuple en considération. Considérons le avec témérité, sans peur, sans préjugé. On a, en diverses circonstances, reproché à certains savants d’avoir constaté certaines différences, d’avoir cru devoir affirmer qu’il existait au sein du peuple certaines inégalités, oui, nommons les choses telles qu’elles sont, des inégalités, des intérêts divergents, etc…Bon ! Permettez moi de vous avouer que moi-même, peu importe qu’on me le reproche ou non, cette opinion, je la partage. Pensons-y, une forêt n’est pas simplement une forêt, elle est formée d’arbres divers. De même le peuple n’est pas simplement le peuple. De quoi se compose-t-il ? Bon ! Il y a les fonctionnaires, les plongeurs de restaurant, les propriétaires terriens, les fondeurs d’étain, les marchands de coton, les médecins, et les boulangers. Il y a les officiers, les musiciens, les ébénistes, les viticulteurs, les avocats, les bergers, les poètes et les maréchaux-ferrants. Sans oublier les pêcheurs, femmes de ménage, mathématiciens, artistes peintres, bouchers, épiciers, chimistes, veilleurs de nuit, gantiers, professeurs de langues, policiers, jardiniers, journalistes, potiers, vanniers, garçons de café, astronomes, pelletiers, marchands des quatre saisons, glaciers, vendeurs de journaux, pianistes, flûtistes, tambourinaires, violonistes, accordéonistes, citharistes, violoncellistes, altistes, trompettistes, joueurs d’instruments en bois, marchands de bois et experts en bois. Et qui n’a entendu parler des ouvriers de la régie du tabac, des ouvriers de la métallurgie, des ouvriers bûcherons, des ouvriers agricoles, des ouvriers du textile, des ouvriers du bâtiment, des architectes et des marins ? il y a encore d’autres professions, tisserand, couvreur, comédien, footballeur, océanographe, tailleur de pierre, rémouleur, attrapeur de chiens, aubergiste, bourreau, scribe, facteur, banquier, roulier, sage-femme, tailleur, mineur, valet de chambre, sportif, et employé du fisc. Agitation dans la salle. Bon ! J’ai peut-être été un peu trop exhaustif, trop précis, trop scientifique. Pourquoi ? Pour montrer que tous ces gens si divers, ou dirons nous prudemment que la majorité d’entre eux, ceux qui n’ont rien, ont en commun, qu’ils…  
UNE VOIX : Qu’ils n’ont rien !



Production  : Le T.O.C Le Théâtre Antoine Vitez à Aix-en-Provence, le Collectif 12 - Mantes-la-Jolie.  Avec l’aide à la production de la DRAC Ile-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication. Avec le soutien de la DMDTS, de l’ADAMI et avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Télécharger le dossier ici.

CUT UP
 d'après W.S. Burroughs et B. Gysin 

Avec Estelle Lesage ou Etienne Parc / Assistant papier Estelle Lesage, Etienne Parc ou Mirabelle Rousseau / Dramaturgie Muriel Malguy / Vidéo et lumières Laïs Foulc ou Esther Silber


Les cut-ups sont pour tous. N’importe qui peut faire des cut-ups. C’est une méthode expérimentale dans le sens où elle est une praxis. N’attendez plus pour écrire. Nul besoin d’en parler ou d’en discuter. Les philosophes grecs postulaient logiquement qu’un objet deux fois plus lourd qu’un autre tombe deux fois plus vite. Il ne vint pas à l’esprit de faire tomber les deux objets de la table et de voir comment ils tombent. Découpez les mots et voyez comment ils tombent. Shakespeare Rimbaud vivent dans leurs mots. Coupez les lignes-mots et vous entendrez leurs voix. Les cut-ups apparaissent souvent comme des messages codés avec une signification spéciale pour celui qui coupe. Table d’écoute ? Peut-être... William S. Buroughs et B. Gysin, The third mind

Production : Collectif 12 de Mantes la jolie, la compagnie T.O.C. Représentations : La Manufacture Avignon (juillet 2012) Parvis et Hall de la Grande bibliothèque de Paris X j(uin 2004), Festival des Baraques Foraines, Collectif 12 (juin 2004), Naxos Bobine (novembre 2005), Festival jeunes zé jolie (décembre 2005), CDN de Poitiers, théâtre en appartement et hors les murs (courant 2006), MAC VAL Muséé d'Art Contemporain du Val de Marne (juillet 2006) Bibliothèque médiathèque de Vitry (juillet 2006), Théâtre Antoine Vitez d'Aix en Provence (janvier 2008).
JE VOUDRAIS ETRE LEGERE 
d'Elfriede Jelinek

Mise en scène Christelle Harbonn et Mirabelle Rousseau / Dramaturgie Muriel Malguy / Lumière Laïs Foulc / Régie générale Esther Silber / Avec Mirabelle Rousseau, Muriel Malguy, Estelle Lesage, Matthias Girgbig

Ecrit en 1998, publié en France dans le recueil Désir et permis de conduire, ce texte d’Elfriede Jelinek est en apparence un coup de gueule contre les acteurs. L’auteure autrichienne y plaide pour un théâtre sans comédiens avec mauvaise foi et méchanceté. Mais le texte est également un travail sur les stéréotypes et provoque la révolte spontanée du spectateur. Jelinek propose un anti-théâtre qui exclut tout simplement les acteurs : « Qu’ils débarrassent les planches ! ». En réalité, le texte est un manifeste contre le théâtre traditionnel, l’incarnation et le mimétisme. Construit comme un piège, il glorifie tour à tour le metteur en scène, l’auteur et le spectateur, jusqu’à l’impasse de cette position finale intenable!: « Il ne doit plus y avoir de théâtre ».


Production : Le T.O.C., Collectif 12 de Mantes la jolie, la DMDTS via l’aide au compagnonnage. Représentations : Collectif 12 de Mantes la jolie (octobre 2013), La Manufacture-Avignon Off (juillet 2012) Théâtre Koltès de l'université Paris X Nanterre, dans le cadre de la rétrospective du T.O.C. (mars 2010), Théâtre Antoine Vitez, Université d'Aix-en-Provence (janvier 2007), Naxos Bobine, Paris (décembre 2006).
LA COMPOSITION COMME EXPLICATION de Gertrude Stein


Adaptation Le T.O.C. / Avec Estelle Lesage/ Mise en scène Mirabelle Rousseau / Lumières Laïs Foulc / Régie Générale Esther Silber / Son Stéphane Gombert

G. Stein a écrit La Composition comme explication dans un garage, pendant qu’elle observait le démontage et le remontage du moteur de sa Ford. La mécanique de son texte, apparente, en est à la fois le sujet et l’objet. Cette tentative d’élucidation mutuelle entre le fond et la forme constitue la singularité de ce texte et est ce sur quoi nous travaillons sur le plateau, dans le temps de la représentation. Ici, face au texte de Stein, écrit et figé, c’est nous qui sommes le présent. Il y a deux pistes, l’une sonore (le texte), l’autre visuelle (l’action, l’image) et un possible conflit ou décalage entre ces deux réalités. Les séquences corporelles fonctionnent comme des calques qui peuvent être déplacés suivant le mouvement du texte qui procède par répétitions et variations. En prononçant publiquement sa conférence à Cambridge puis Oxford en 1926, l’auteur a indiqué la nécessité de la mise en lecture de son texte et l’importance de sa dimension vocale, sonore et temporelle. Ce texte est une machine qui demande à être mise en marche.


Production : Le T.O.C., Collectif 12 de Mantes la Jolie, la DMDTS via l’aide au compagnonnage. Représentations au Théâtre Koltès de l'université Paris X Nanterre, dans le cadre de la rétrospective du T.O.C. (mars 2010), au Théâtre National de la Colline, Paris, Colloque sur la performance (janvier 2008), au Théâtre Antoine Vitez, Université d'Aix-en-Provence (janvier 2007), au  Musée d'Art Contemporain du Val de Marne, Vitry sur Seine (juillet 2006), à Naxos Bobine, Paris (novembre 2005 et décembre 2006), au Concours de l'Institut Nomade, CNSAD, Paris (septembre 2005) et au Festival Jeunes zé jolie, Collectif 12, Mantes la jolie (décembre 2005).
MA LANGUE
de Christophe Tarkos


Avec Laurent Charpentier / Mise en scène Mirabelle Rousseau / Dramaturgie Muriel Malguy / Lumière Laïs Foulc / Vidéo Boris Nordmann / Son Frédéric Reinhart et Sylvie Gasteau et Didier Léglise / Régie générale Esther Silber

Lire la critique de Sarah Bussy dans Les trois coups
Lire la critique de Caroline Chatelet dans Théâtre Online
 





Chez Tarkos, il y a « pâte-mot » : le matériau, c'est la langue. La poésie de Tarkos remplit l’oreille. Ce flux de mots répond à l’afflux des choses et des objets, que l’écriture, sérielle et accumulative, s’épuise à inventorier. Les objets les plus communs sont décrits concrètement par répétition, approximation, mastication, rumination. Nous choisissons des textes de la dernière période de l'oeuvre : Anachronisme, Caisses, Le signe =, Ma langue. Nous donnons à entendre ces textes à la table, dans un dispositif conférencier qui met la parole au centre du spectacle. La table est sonorisée et le son de la voix de l’acteur traité avec différents filtres et effets. Derrière l’acteur, un écran de sur lequel on projette des typographies, des graphismes et des textes qui donnent à voir, en même temps qu’on les entend, ces ‘objets verbaux’. La table et l’écran deviennent une surface totale de projection –carrée, le dispositif sonore et visuel fait entrer le spectateur DANS la langue.

Production : Cie T.O.C., Collectif 12 de Mantes la jolie, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National, avec le soutien de l'ARCADI. Co-réalisation avec La Loge.
Ma langue a été créé dans le cadre du Festival Berthier07, puis repris au Théâtre de la Vignette en octobre 2008, et à La Loge à Paris en mai 2010.

MANIFESTE POUR UN THEATRE MERZ
de Kurt Schwitters

Avec Matthias Girbig / Mise en scène Mirabelle Rousseau / Lumière Laïs Foulc / Régie générale Esther Silber / Scénographie Clémence Kazémi




A la table, et dans un dispositif conférencier (table, micro, écran de projection), l’acteur prononce une conférence de Kurt Schwitters sur l’impossible théâtre Merz, conférence dans laquelle il expose les principes qui gouvernent ses créations (Déclaration pour exiger un théâtre Merz). Par un travail sur la voix de l’acteur et l’utilisation d’une boîte d’effet (Kaos pad), le son est modifié et amplifié. Parallèlement à la lecture du texte, le comédien manipule des lettres, des images et des objets sur la table, constituée en espace graphique. La manipulation est filmée et retransmise en direct sur un écran ce qui permet au spectateur de suivre tout le processus de découpage, collage et montage du tableau en mouvement. La performance restitue la tentative à la fois sonore et plastique de l’œuvre de Schwitters, tout en en indiquant les limites et les impossibilités.




Production Le T.O.C., Collectif 12 de Mantes la jolie, la DMDTS via l’aide au compagnonnage. Représentations à La Manufacture, Avignon (juillet 2012), au Théâtre Koltès de l'université Paris X Nanterre dans le cadre de la rétrospective du T.O.C. mars 2010), au Festival Jeunes zé jolie, Collectif 12 de Mantes la jolie (mai 2008), à l'Ecole d’Art Abel Lauvray, Mantes la jolie (avril 2008), au Théâtre Antoine Vitez, Université d'Aix-en-Provence (janvier 2008), au Festival Mix’o_Matos, Confort Moderne, Poitiers (juin 2007) et à Naxos Bobine, Paris (décembre 2006).
ROBERT GUISCARD
d'Heinrich von Kleist

Traduction Eloi Recoing / Dispositif Mirabelle Rousseau / Dramaturgie Muriel Malguy / Lumières Laïs Foulc / Son Stéphane Gombert / Régie plateau Esther Silber

Avec Nicolas Cartier, Matthias Girbig, Estelle Lesage, Muriel Malguy, Emilie Paillard, Etienne Parc, Vincent Mourlon et filmé, Pascal Bongard 




                                                                                                                                                                                                                                               © Bellamy
 
Robert Guiscard est un diamant noir dans l’oeuvre de Kleist. Interrompue, la pièce devient le lieu d’un cul-de-sac à la fois formel et politique. De même que le sujet de la pièce a fui en s’écrivant, le spectacle se cherche en se faisant. La table dramaturgique, à vue, opère une médiation entre le réel et la représentation : à la table et par la manipulation du papier et d’instruments de vision, les acteurs enquêtent sur l’inachèvement du texte de Kleist. Sur le plateau, un cadre : espace des apparitions. Les acteurs vont et viennent de la table au cadre, jouant alternativement les personnages du peuple - les lecteurs enquêteurs - et ceux du pouvoir. Dans le cadre, l’ écran où est projetée l’image de Robert Guiscard, l’objet de la fascination. En effet dans Guiscard, la réflexion sur la légitimité et le pouvoir est liée à la question du regard et de la parole. La pièce opère une sorte d’écrasement entre l’esthétique et le politique que notre dispositif tente de mettre en évidence et d’exacerber. Entendre et voir. Agir et parler. Il en va du pouvoir de la parole et de l’image sur le réel, de la dissociation parole – réalité, et in fine, de ce que c’est que la représentation.




Festival Nous n'irons pas à Avignon à Gare au Théâtre (2005). Carte blanche au Théâtre de Gennevilliers (2006), Théâtre A. Vitez d'Aix en Provence (2007), rétrospective du T.O.C. à Paris Ouest Nanterre La Défense (mars 2010).
REVOLUTION ELECTRONIQUE
 d'après William S. Burroughs


Création d'après la Révolution Electronique 
Adaptation le T.O.C. / Mise en scène Mirabelle Rousseau / Dramaturgie Muriel Malguy 
Lumières Laïs Foulc / Régie générale Esther Silber / Son Stéphane Gombert / Régie son Frédéric Reinhardt

Avec Matthias Girbig, Estelle Lesage, Emilie Paillard, Etienne Parc, Vincent Mourlon, Mahamedou Traoré
 

Dans ce texte-manifeste qui se présente comme un manuel de guerilla urbaine, Burroughs propose d’utiliser ses techniques d’écriture pour déconstruire la langue et faire disjoncter la réalité. Les armes sont le brouillage, le détournement, la fuite de l’identité. Les outils sont les hommes, les machines et les mots. Ce texte, paranoïaque et anticipatoire, nous rattrape aujourd’hui : en quoi sommes-nous captifs d’un univers de papier, soumis aux signifiants et à tous les slogans qui tissent autour de nous des discours pré-contraints ? Comment le verbe être nous assigne t-il à un impératif de condition permanente? Que signifient pour nous « effacer le mot », « sortir du temps », « entrer dans l’espace » : les formules-slogans de Burroughs ? Le spectacle est à l’image de l’impasse dans laquelle se trouve Burroughs dans ces années 70, et dont son ‘système’ va devenir l’expression : « si rien n’est vrai, tout est permis », et il est dès lors possible « d’envahir le studio réalité ».

ER23 a été joué au Théâtre B.M.Koltès de l’Université de ParisX Nanterre, 2003,  au Collectif 12 de Mantes la jolie, octobre 2004, au Sputnik 347 de Montreuil, novembre 2004, lors d'une carte blanche au Théâtre de Gennevilliers CDN, septembre 2005, à Mains d'Oeuvres en octobre 2006.
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MODE D'EMPLOI DU DETOURNEMENT
de Guy Debord et Gil Wolman

Avec Eric de Chanfrena, Gaston Bretephem, Prunela Hauswithi, Gaelle Letesse, Pamela Iridille, Patric Enéné, Isabelle Morruseau, Li Tchi / Mise en scène Maurissa Belleroe / Régie son et vidéo Gaston Bretephem / Régie générale et lumières Bertile Herss



Dans ce texte de 1956, Guy Debord et Gil Wolman présentent et détaillent les usages possibles du détournement. Poursuivant la recherche des surréalistes et des dadaïstes sur le montage et la dissociation visuelle et auditive, ils nous incitent à expérimenter les diverses manières de mixer le texte et l’image. La première partie du spectacle raconte les tentatives et l’échec du théâte à prendre en charge cette théorie du détournement. Puis, nous vous invitons à nous suivre dans une promenade parisienne, une dérive dans laquelle nous traverserons plusieurs situations.


Tous les éléments, pris n'importe où, peuvent faire l'objet de rapprochements nouveaux. Les découvertes de la poésie moderne sur la structure analogique de l'image démontrent qu'entre deux éléments, d'origines aussi étrangères qu'il est possible, un rapport s'établit toujours. S'en tenir au cadre d'un arrangement personnel des mots ne relève que de la convention. L'interférence de deux mondes sentimentaux, la mise en présence de deux expressions indépendantes, dépassent leurs éléments primitifs pour donner une organisation synthétique d'une efficacité supérieure. Tout peut servir.
Mode d’emploi du détournement Guy Debord et Gil Wolman

Résidence de création de dix jours en fevrier 2010 au Collectif 12. Production Compagnie T.O.C., Collectif 12, avec le soutien de Confluences et de l'ARCADI pour le Festival Re!:média 2.1.10
FEEDBACK 
 


UN PROJET IMAGINE PAR Boris Nordmann, plasticien et vidéaste, Kerwin Rolland, ingénieur et acousticien, Mirabelle Rousseau, metteur en scène et dramaturge et impliquant les interventions ponctuelles de constructeurs, éclairagiste, électronicien, mécanicien...

Le projet Feedback conçoit le larsen comme un outil d’analyse. Amplification d’une boucle sur elle-même, le larsen est encore le modèle de nombreux phénomènes physiques et techniques, mais également humains, comportementaux. Le projet se développe à travers des dispositifs sonores, visuels ou vibratoires. Le visiteur est invité à interagir avec les installations et à participer à l’évaluation du processus : bain de larsen, mise en vibration d’espace, conférence... : les enjeux contemporains du feedback sont explorés de façon technique et poétique. 

Le site de Boris Nordmann : http://borisnordmann.com/

Résidence de création et partenaires : Le 104 à Paris (avril et mai 2010), Le Collectif 12 de Mantes la Jolie, Le 3bisF d'Aix en Provence (mai 2011).